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Les îles de la Madeleine en noir et blanc


Les îles de la Madeleine sont un lieu magnifique pour la ou le photographe. Mais cela est d'autant plus vrai que nous sortons des lieux communs, au sens propre comme au sens figuré. Il y a partout des photos à faire, à prendre, à imaginer.

J'y suis allé à quelques reprises, il y a très longtemps, puis, une nouvelle fois, à l'été 2016. Le temps était plutôt mauvais les premiers jours : il faisait froid, il pleuvait. Mais c'était quand même un lieu magique. Peut-être parce qu'on se sent à l'autre bout du monde dans ces îles isolées, si différentes de ce que nous connaissons.

À cause du temps, le noir et blanc s'est imposé d'emblée. La photo couleur était possible, les couleurs pouvaient être magnifiques, même si elles étaient un peu éteintes, ou plutôt parce qu'elles étaient un peu éteintes. Néanmoins, le temps habillait de gris tous les paysages, les premières photos sont donc très souvent en noir et blanc.

Toutes les photos de la série ont été prises près de la maison que nous avions louée à Portage du cap, près de Havre-Aubert, sur le bord de la mer, en haut de la falaise. Toutes sauf la dernière.

Derrière cette maison, il y avait une installation pour sécher le linge. Je l'ai beaucoup photographiée. Celle-ci est celle qui me plait le plus. Le poteau qui tient la corde, à un bout fait face au temps, le temps qu'il fait, le temps qui passe.

Sur un autre registre, il y avait aussi un petit canard, juché au haut d'un mat. Pourquoi ? Que représentait-il ? Je ne sais pas trop. Mais je le trouvait plutôt photogénique. Et son inutilité me plaisait. Au fond on devine la côte.

La prochaine photo a été prise aussi sur le haut de la falaise, pas très loin de la maison. Le haut de la falaise offre des vues souvent magnifiques, dans leur dépouillement. C'est ce que je voulais rendre avec cette photo.

Derrière la maison, toujours, un voisin avait installé une chaise pour observer la mer. J'ai photographié cette chaise sous différentes lumières, par temps gris, par beau temps, le matin, au soleil levant, le soir, au soleil couchant. Je la trouvais très belle, surtout pour ce qu'elle suggère du bonheur : regarder la mer, regarder le temps qu'il fait, c'est déjà ça. Mais cette chaise suggère aussi l'absence ; la vie continue, même en l'absence de celui ou celle pour qui la chaise a été installée.

Ici, nous sommes devant la maison, à regarder la route qui mène à Havre-Aubert, le prochain village à quelques centaines de mètres. Le temps était gris, le paysage plutôt banal. Mais c'est cette banalité qui me plaisait, loin des cartes postales que l'on utilise pour représenter les îles de la Madeleine. C'est aussi ça les îles de la Madeleine.

La dernière photo a été prise à l'île d'Entrée, le dernier jour du séjour. Ce qu'on y voit : des casiers de homards, rangés au milieu d'un champ, qui attendent la prochaine saison...

Le temps était magnifique, pas un nuage dans le ciel, mais le noir et blanc faisait sens ici. En couleur, la photo me semblait banale. En noir et blanc, également, mais en même temps elle avait davantage de puissance.

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