Le jour se lève sur le lac des Piles
Au milieu de la nuit, avant que la vie ne reprenne, avant que l'agitation du quotidien ne nous gagne. Souvent, je lis, entouré d'ombres et de silence, à la lueur d'une tablette ou, parfois, en allumant une petite lampe pour éclairer les pages d'un livre. Les écrits prennent alors une autre dimension, la communication avec l'auteur ou l'auteure est plus directe peut-être, plus intense surtout, comme si nous étions tous les deux, seuls au monde, à converser.
Parfois, au milieu de la nuit, j'assiste au lever du jour, comme ce matin-là de juillet 2005, au lac des Piles, où ont été prises les deux photos du billet. Le lac des Piles est un lac assez important (long de plus de 6 km), à la porte du parc de la Mauricie, tout près de Saint-Jean-des-Piles. Grand-Mère y puise son eau potable, l'eau y est limpide. Le pourtour du lac n'est pas totalement construit, ce qui donne parfois au paysage un air un peu sauvage. La vue est assez souvent magnifique, en plein jour ; elle l'est encore plus au milieu de la nuit, au moment où se lève le jour.
Ce matin-là de juillet, j'ai photographié le début du jour à partir de 4h00, pour terminer une cinquantaine de minutes plus tard, alors qu'il faisait complètement jour, et que l'on sentait bien la chaleur du matin. De la série d'une trentaine de photos, j'en ai retenu deux, deux moments de ce lever du jour. La photo qui suit est l'une des toutes premières prises ce matin-là ; le soleil n'était pas encore levé, mais il éclairait déjà le lac, et le ciel avait pris une jolie teinte jaune, voire orangée.
La seconde photo a été prise à peine une trentaine de minutes plus tard, alors que nous pouvions voir le soleil poindre au loin, alors que le soleil réchauffait l'eau du lac. Le paysage était alors complètement différent, il n'y avait plus d'hésitation entre le jour et la nuit, nous étions déjà le matin, même si la lumière était encore jaune. Les vapeurs d'eau montaient doucement, en prenant un peu de la chaleur de la lumière du matin en devenir, en prenant une teinte orangée, qui tirait sur le rose.
À cette époque je ne photographiais pas encore en raw, uniquement en jpg. Il m'est difficile de dire s'il m'aurait été possible de tirer davantage de ces photos, avec des fichiers raw. J'ai l'impression que les ombres auraient été un peu moins brutales, qu'elles auraient donné davantage de détails, si j'avais pu disposer de fichiers raw. Mais à regarder ces deux photos, je retrouve sans peine mes souvenirs de ce matin de juillet 2005, alors que le jour se levait, et que les oiseaux chantaient. Je sens encore la douceur de ce jour d'été en Mauricie, la douceur de ce paysage, je sens encore la chaleur d'un joli jour d'été.