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Les ombres et la lumière


Le printemps est enfin arrivé, après un hiver qui s'est éternisé. En ce matin de mai où je me promène, le temps est magnifique, et la lumière, très dure : il n'y a rien, ou presque, qui arrête le soleil. Les arbres sont pratiquement nus, même si les bourgeons ont commencé à pointer timidement. Pour le moment, l'arborescence des arbres est bien visible, et dessine des formes très nettes au sol, qui s'en trouve recouvert de motifs divers. Ces ombres végétales s'opposent au caractère minéral des rues et des trottoirs, en même temps qu'elles s'y fondent, comme si elles étaient en fait minérales ou plutôt minéralisées.

J'ai marché dans les rues d'Outremont et du Mile-End, entre deux rendez-vous, en regardant les ombres projetées, en regardant les ombres et la lumière. Un autre regard sur la ville, sur les arbres dans la ville, des images fugaces, qui disparaîtront dès que les feuilles seront installées pour l'été. Ce qui sera le cas très bientôt. Les quelques photos du présent billet ont été prises par un matin ensoleillé, il y a quelques jours ; de cette ballade, j'ai retenu six photos d'ombres, plus une autre, bien différente.

D'emblée, je voyais en noir et blanc, c'est en noir et blanc que j'ai photographié. Les ombres projetées dans les rues ou les ruelles ne donnaient à voir que du noir, du gris et du blanc ; les couleurs étaient rares, Ce sont les formes, les silhouettes qui m'intéressaient, ce sont des silhouettes que j'ai travaillées dans la chambre claire.

La première photo est celle d'un arbre planté il y a quelques années tout au plus, et qui peine à projeter une ombre sur le trottoir, même l'été. Un jour, peut-être, peut-on espérer, il fera de l'ombre, s'il parvient à survivre ; l'environnement ne lui est pas très favorable et sa croissance n'est pas très rapide. Les ombres des arbres sur les trois photos qui suivent sont déjà plus convaincantes, et donnent à voir des formes plus élaborées, plus élégantes en même temps. Les ombres projetées au sol sur les deux photos suivantes le sont encore plus : elles sont celles d'arbres matures qui, l'été, couvrent pratiquement la rue, créant ainsi un tunnel végétalisé.

La dernière photo est, en fait, la première ou presque de la série ; elle est différente des photos qui précèdent, en même temps qu'elle s'inscrit parfaitement dans cette série d'ombres et de lumière. Elle montre l'ombre que projettent les installations électriques d'une ruelle d'Outremont. Malgré la dureté de la lumière, malgré la profondeur des ombres, il y a ici une manière de douceur, qui n'est pas sans rappeler celle des ombres végétales des premières photos... À tout le moins, ces photos révèlent ce que nous ne voyons pas, ce que nous ne cherchons pas à voir, le plus souvent.

Fuji X-Pro1 30 mm f/11 1/200 ISO 200

Fuji X-Pro1 30 mm f/10 1/200, ISO 200

Fuji X-Pro1 18 mm f/11 1/110 ISO 200

Fuji X-Pro1 18 mm f/11 1/125 ISO 200

Fuji X-Pro1 18 mm f/11 1/90 ISO 400

Fuji X-Pro1 18 mm f/11 1/60 ISO 320

Fuji X-Pro1 18 mm f/11 1/75 ISO 200

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